À la fin du XIXe siècle, la conquête de l’air commence à peine. Deux pionniers français, Gaston et Albert Tissandier, réalisent un exploit technique discret mais majeur, à Marolles !

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Pour la première fois dans l’histoire, ils pilotent un aérostat (un dirigeable) propulsé par un moteur électrique, et atterrissent à Marolles-en-Brie.

DEUX HEURES DE VOL ENTRE AUTEUIL ET MAROLLES

Nous sommes le 6 septembre 1884, à Auteuil, dans l’ouest parisien, tout près des ateliers des deux frères. Il est 16h 20 et une clameur brise le silence de cette fin d’après-midi. L’aérostat électrique à hélice des frères Tissandier, un dirigeable novateur propulsé par un moteur électrique, s’élève dans les airs devant une foule de curieux.

Gonflé à l’hydrogène, l’aérostat atteint rapidement l’attitude de 400 mètres. Grâce à un gouvernail repensé pour améliorer la stabilité directionnelle, l’aérostat survole Paris, Vincennes et Saint-Maur à une vitesse moyenne de 5 mètres par seconde.

Mais la pile au bichromate de potasse, qui alimente le moteur, a une autonomie limitée. Les deux hommes décident donc de clôturer l’expérience après deux heures de vol et d’atterrir peu après Boissy-Saint-Léger, près d’un petit village entouré de champs et de forêt, Marolles-en-Brie. «Le vent de terre était assez vif (…). Il fallut jeter l’ancre qui ne mordit pas immédiatement, et notre nacelle eût à subir l’action de deux légers chocs qui nous permirent d’éprouver la solidité de notre matériel.» racontent-ils dans leur revue scientifique La Nature, quelques jours après leur exploit.

L’HÉRITAGE DES FRÈRES TISSANDIER

Grâce à ce vol entre Auteuil et Marolles, les frères Tissandier démontrent qu’un ballon peut être non seulement soulevé par l’air chaud ou le gaz, mais guidé, dirigé, propulsé de manière autonome. Leur savoir inspirera les développements du dirigeable rigide par Zeppelin, puis du vol motorisé par les frères Wright.

Si les frères Tissandier sont moins connus que d’autres pionniers de l’air, ils occupent une place essentielle dans la transition entre le ballon libre et l’aviation moderne.

Merci à l’association Les Amis de Marolles, et sa présidente, Jeannine Hémon, pour leur aide précieuse dans la rédaction de cet article.